Les Boves - Un village troglodytique

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Dès la préhistoire, le site de Haute-Isle est habité par des populations sédentaires du bord de Seine. Les habitats et abris creusés dans la roche tendre surplombent le fleuve. Ils seront plus tard remaniés en habitations et colombiers tel celui que vous apercevez au dessus de l’église, noyau primitif de l’habitat de Haute-Isle.
Au Moyen-âge, les habitations troglodytiques implantées à flanc de coteau se multiplient.  C’est alors le développement du cœur ancien du village de Haute-Isle essentiellement constitué d’un habitat troglodytique, les « boves », s’étirant en amphithéâtre au-dessus de la Seine, dont le château de Haute-Isle pour partie creusé dans la falaise et dont il ne reste aujourd’hui que de ténus vestiges hormis les bâtiments de commun du XVIIème.  L’habitat troglodytique se développe également en contre-haut du hameau de Chantemesle, où un prieuré de l’Abbaye de Saint Denis s’était établi dont il reste certaines traces et des noms de lieux-dits.

L’église de Haute-Isle est exceptionnelle : en comparaison de ses voisines médiévales (La Roche-Guyon, Chérence et Vétheuil) elle est relativement récente (elle ne date que de 1670/73) mais surtout elle est l’une des rares églises de France entièrement troglodytiques.

Jusqu’à la création de la paroisse d’Haute-Isle et l’édification de l’église, le village était rattaché à la paroisse de Chérence sur le plateau.

Au plan administratif, Haute-Isle, petite seigneurie, dépendait du duché de La Roche-Guyon, bourgade voisine ayant notamment obtenu le droit de tenir un marché.

La population, qui vivait presque entièrement dans les boves (abandonnées au XXème siècle. Seules quelques habitations subsistent), s’était creusé dans le rocher une petite chapelle à quelques dizaines de mètres au dessus de l’actuelle mairie. Elle s’avéra trop exiguë. Et pour les cérémonies d’enterrement, il fallait courageusement rejoindre l’église de Chérence sur le plateau par une sente escarpée et dangereuse, ce qui occasionna plusieurs accidents.

Les habitants persévérants demandèrent le rattachement de Haute-Isle à La Roche-Guyon. L’archevêque de Rouen, après enquête, accorda la création d’une paroisse.
L’église devait être placée « sous l’invocation de Nostre Dame et de Saint Thibaut » et construite aux frais du seigneur, Nicolas Dongois, écuyer, conseiller - secrétaire du Roi, greffier de la Grande Chambre du Parlement de Paris et titulaire de la seigneurie d’Haute-Isle et de Chantemesle.......